Nous vivons la fin d’une ère : celle où on pouvait s’orienter dans le monde en faisant le partage entre le sujet et l’objet. Le pari théorique dans lequel nous nous engageons est que désormais tout se passe au milieu. Nous ne vivons ni des déterminations (objectives), ni des projections (subjectives), mais des dispositions et des coexistence.
Par l’expression de « technologies de l’esprit », nous voulons marquer ce point où les techniques et les esprits coexistent et se disposent réciproquement, une zone d’indétermination dans laquelle les séances seront autant de coups de sonde. Les invité·es :
Organisé par : Pierre Cassou-Noguès, Baptiste Loreaux, Alban Leveau-Vallier.
http://pierrecassounogues.org
SOUTIENS & PARTENAIRES : Laboratoire LLCP EA 4008 (université Paris 8), IUF Institut Universitaire de France
Gundolf S. Freyermuth est un auteur et un éditeur qui a publié une vingtaine d'ouvrages de fiction et de non-fiction. En 2010, il a fondé (avec le professeur Björn Bartholdy) le Cologne Game Lab, qui est devenu l'une des principales institutions européennes dans le domaine de l'éducation et de la recherche en matière de jeux. Son enseignement et ses recherches en tant que professeur d'études sur les médias et les jeux se concentrent sur l'audiovisualité linéaire et non linéaire, le transmédia et la culture numérique.
Icare Bamba travaille dans le milieu du jeu vidéo. Game/ narrative designer en freelance, il intervient en 3e année de BUT MMI afin de donner des cours de narration.
Marcel O’Gorman est titulaire d’une chaire de recherche universitaire, professeur d’anglais et directeur fondateur du Critical Media Lab (CML). O’Gorman a publié de nombreux écrits sur les impacts de la technologie sur la société, y compris son livre le plus récent Necromedia. Il est également un artiste avec un parcours international d’expositions et de performances. Cette expérience guide les méthodes de recherche et de création adoptées par le Critical Media Lab et décrites en détail dans son ouvrage Making Media Theory (Bloomsbury, 2020). Ses recherches récentes portent sur les enjeux éthiques, épistémologiques et politiques de la numérisation du monde, suivant une démarche réunissant des chercheurs en sciences sociales, et experts des technologies numériques.
Né en 1961, philosophe de formation, Sébastien Marot a été délégué général de la Société Française des Architectes de 1986 à 2002 où il a fondé et dirigé la Tribune d’histoire et d’actualité de l’architecture, puis la revue Le Visiteur. Ses recherches et ses publications ont porté sur la généalogie des théories et des pratiques contemporaines de l’architecture, de l’urbanisme et de l’architecture de paysage, et en particulier sur la mise en scène de l’épaisseur historique des situations construites par ces différentes disciplines.
Accueilli comme chercheur au Centre Canadien d’Architecture de Montréal en 2004-2005, Sébastien Marot a soutenu en 2008 à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, une thèse d’histoire intitulée Palimpsestuous Ithaca, profilée comme un « manifeste relatif du suburbanisme ». Il travaille aujourd’hui à la publication de cette thèse. Ses essais et recherches sur l’architecture et le paysage conduiront l’Académie d’architecture à lui décerner la médaille de l’analyse architecturale en 2004 puis le prix de la recherche et de la thèse de doctorat en architecture en 2010.
En marge de ses activités éditoriales et critiques, Sébastien Marot a été invité à enseigner dans de nombreuses écoles d’architecture ou de paysage en Europe et aux États-Unis : IAUG (Genève), ENSP (Versailles), AA School (Londres), GSD Harvard (Boston), Upenn (Philadelphie), Cornell (Ithaca), Université de Montréal, ETHZ (Zürich) etc. Il est aujourd’hui maître-assitant à l’École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est dont il est un des membres fondateurs et où il enseigne, tout comme à Harvard et à l’EPFL, l’histoire de l’environnement et les problématiques environnementales liées à l’architecture et au paysage.
Pour la séance du séminaire Technologies de l’Esprit du lundi 28 avril, nous avons la chance d’accueillir Jan Söffner, qui nous vient d’Allemagne. Sous le titre « Virtualisation de la pensée », il abordera le problème classique du test de Turing et des développements récents de l'intelligence artificielle. Voici l’approche non-classique de ce problème classique telle que la formule son auteur : « Cela me donnerait l'occasion de relire l'IA dans le contexte du "jeu de l'imitation" et de poser la question a) dans quelle mesure l'IA est mimétique (réponse : bien plus qu'on ne le pense). Et b) que se passe-t-il si on lâche une technologie aussi mimétique sur une espèce aussi mimétique que la nôtre ? (réponse : catastrophe). Ce sera une conférence théorique, mais avec de nombreux exemples : de l'arrière-plan de Peter Thiel et Girard à "Humanity's last exam" en passant par le narcissisme de résonance en ligne. »
La séance du séminaire Technologies de l’Esprit du 5 mai croisera les deux interventions de Natalie Blot (doctorante en chimie à l’ESPCI) et d’Orane Kail (doctorante en philosophie à Paris VIII).
« Ma séance sera sur la relation entre l'organisme et l'environment dans deux domaines liés, la biologie de l'evolution et l'ecologie. Je presenterai le paradigm adaptationiste fort de la theorie de l'evolution, pour ensuite le critiquer d'un point de vue scientifique avec l'importance notamment des interactions inter-especes et de l'organisme avec son environment. Je continuera par presenter un point de vue philosophique, mais ecrit par des biologistes: le point de vue de Richard Levins & Richard Lewontin, biologistes et marxistes americains, surtout actif des 70s a environ 2010 et celui de Jakob von Uexkull, biologiste allemend dont je traiterai sur des ecrits de 1920 a sa mort en 1944.
Si vous voulez lire quelque chose pour vous preparer a la seance, je joins un court essai de Lewontin et Levins au sujet, ainsi qu'un article de Pankaj Mehta, Professeur de Physique a Boston University qui utilise ces idees pour parler de la biologie contemporaine et du Big Data. https://jacobin.com/2014/01/theres-a-gene-for-that
« Je vais tenter de dessiner un substrat symbolique, d'ordre mythologique, à l'innovation robotique : il y a un mythe qui en tant que structure de pensée conditionnerait la conception de vie mécanique artificielle, malgré le discours positiviste premier de ceux qui se présentent comme l'aboutissement de la pensée scientifique innovatrice. Je pense qu'il y a une espèce de "galaxie symbolique" concernant les robots autour de la figure de Prométhée, qui précède toute pensée de la créature artificielle, et de la relation créateur/création/créature lorsqu'il s'agit d'un artefact technique. Le talk va surtout chercher à bien éclaircir ce champ symbolique, pour le mettre au jour et le caractériser extérieurement, et ensuite on va tenter de rentrer dedans pour voir ses conséquences sur les représentations qu'on a des robots.