6 octobre 2021 : Nicolas Nova
Luke Fowler est un artiste, cinéaste et musicien écossais né en 1978. Il a développé à partir d’archives une pratique singulière et collaborative, poétique et politique, structurelle et documentaire, mais surtout profondément humaine. En mettant l’accent sur les pratiques communautaires, les penseurs hétérodoxes et l’histoire de la gauche, ses films 16mm racontent l’histoire des mouvements alternatifs en Grande-Bretagne, de l’antipsychiatrie (Ronald David Laing) à la photographie féministe (Pavilion), en passant par la musique expérimentale (le Scratch Orchestra) et l’éducation ouvrière (Edward P. Thompson et la WEA). Alors que certains de ses premiers films traitent de la musique et des musiciens, le son lui-même devient une préoccupation majeure dans ses œuvres plus récentes. Il expose internationalement et a notamment été nominé au Turner Prize en 2012. https://www.luke-fowler.com
Memorized sound (son mémorisé)
"At this time (1955-1962) I started to use the portable tape recorder to collect sounds in society and use them in my compositions. Looking back on it now, I think it was a different approach compared to what used to be and is still called the soundscape.* From 1967-1970 the musique concrete composer Luc Ferrari composed the work Presque Rien no.1 it was a radical break from the tradition of the acousmatic; bringing social and subjective modes of listening to the foreground for the first time. At first listen Presque Rien appears as a documentary recording of a day unfolding in a small fishing village, yet in actuality it is carefully composed and mixed from a series of recordings made from the same spot over the course of several days; condensed via seamless editing to give the impression of events unfolding chronologically in real time. Ferrari pursued the strategies of autobiography and sonic narrative within his manifold practice – coining the terms “memorized sound” and “anecdotal music” to describe his highly original practice. Taking these quietly radical strategies as a starting point or methodology; the workshop will integrate hands-on exercises/practical experiments in combination with a series of screenings and talks to investigate how artists draw on daily reality, auto-biography, personal collections, notebooks, journals and diaries to transcend and interrogate the documentary form. I thought that the sounds I had recorded were like images, not only for me who could remember them, but also for the innocent listener. They conveyed often contradictory images that catapulted themselves inside the mind more freely than if they could actually be seen."
Archive de la conférence du 3 mai 2022.
Some Keywords: SOCIAL PHENOMENA /GRM / LUC AND BRUNHILD FERRARI / ANECDOTAL MUSIC / SOUND PORTRAITS / SONIC NOTEBOOKS / META-PORTRAITS / SOUND-IMAGES / WALTER RUTTMAN / DARK CINEMA / ABSTRACT AND CONCRETE / AUTO-PORTRAIT / PRIVATE ARCHIVES / STRUCTURES OF FEELING / LIVED EXPERIENCES / MATERIALITY / SUBJECTIVITY / CONSCIOUSNESS / MEMORY / DIARY / TEXT-SCORES / FAR WEST NEWS/ FRAMPTONS' NOSTALGIA / SENSORY ETHNOGRAPHY / SONIC REFLEXIVITY / TAUTOLOGY / ITERATIVE / ANALOGUE TAPE / 16MM FILM / SOUND-POEMS / MUSICA POVERA / DIALOGUE / PLACE / DISJUNCTIVE / NON-SYNCHRONOUS / SYNCHRESIS / SOCIALITY / COCHLEA
Florence Lazar est une artiste, photographe et réalisatrice. Ses oeuvres s’attachent à révéler l’émergence d'une parole et des gestes dans des situations géographiques et sociales particulières. Ses films construisent des narrations dans des endroits souvent en crise, dans lesquelles se déploient les récits subjectifs face à l’autorité de l’Histoire. Le recours à l’enquête et la notion de transmission de l’histoire sont au cœur de son travail.
Le film 125 hectares, présenté pour le cycle de conférences, s’inscrit dans une enquête entamée en Martinique sur les conséquences écologiques et sanitaires à long terme de la chlordécone, insecticide cancérigène utilisé pendant plus de vingt ans dans les bananeraies de l’île : Véronique Monjean témoigne de l’histoire de l’occupation illicite, par un collectif martiniquais, d’un terrain situé au nord de l’île, au Morne rouge. Depuis la prise de possession en 1983 de ces terres alors en friche que menaçait le développement de projets immobiliers, le collectif a favorisé une agriculture de subsistance fondée sur la biodiversité. Grâce à des cultures locales capables de résister aux catastrophes naturelles, il s’oppose à la monoculture de bananes.
Son travail a fait l’objet d’une exposition au jeu de Paume en 2019, ses films ont été montré dans les festivals; Festival du Réel, IDFA,Amsterdam, FIFAC,Guyane, Pravo Ljudski Film festival,Sarajevo, Scheffeld-Doc Fest, Fid Marseille, et exposé recemment à Force Time Distance,On labour and its Sonic Ecologies, Sonnsbeek 20-24, Arnheim, Le printemps de septembre, Toulouse, Musée d'art moderne de la ville de Paris, Art Jameel, Dubaï.
Archive de la conférence du 22 mars 2022.
Archive de la conférence du 15 février 2022, 18h "Blind Maps and Blue Dots".
The PhD research Blind Maps and Blue Dots investigates three mapmaking practices – the Blue Dot, the location function in Google Maps ; the Strava Global Heatmap, a world map showing the activities of users of a fitness app ; and the ‘Situation in Syria’ maps, a regularly updated map of the Syrian conflict made by an Amsterdam teenager – to unravel the disappearing distinction between producing and using of visual information. Joost Grootens is a graphic designer, educator and researcher. His studio SJG designs books, maps, typefaces, spatial installations and digital information environments. Grootens was recently appointed Professor of Artistic Research at the Royal Danish Academy in Copenhagen. He leads the Master programme Information Design at the Design Academy Eindhoven, and is a university lecturer at Leiden University. Grootens studied architectural design at Gerrit Rietveld Academy Amsterdam and obtained his doctorate at Leiden University. A public edition of his dissertation Blind Maps and Blue Dots : The Blurring of the Producer-User Divide in the Production of Visual Information was published by Lars Müller Publishers in 2021. Grootens’ research addresses the transformation of the fields and practices of graphic design and mapmaking resulting from technological changes in tools to record, create, edit, produce and disseminate visual information.
Núria Güell est une artiste catalane née en 1981. Ses projets ont toujours pour origine un conflit social ou politique et ont pour objectif d’essayer de faire ressortir ce qui ne peut être vu ou entendu, autrement dit de nous permettre de percevoir quelque chose du réel, présent mais néanmoins tu, rendu invisible ou laissé de côté. Pour ce faire, son statut d’artiste et ses propres convictions sont remis en cause à chaque projet, en tant qu’ils sont parties prenantes de la confrontation sociale, au même titre que les institutions commanditaires ou partenaires. Flirtant avec les pouvoirs établis, s’alliant à des complices et usant des privilèges dont jouissent les institutions artistiques avec lesquelles elle travaille, ainsi que ceux dont elle bénéficie en tant qu’Espagnole et Européenne, Núria Güell analyse la manière dont les dispositifs de pouvoir affectent notre subjectivité et cherche à modifier ces relations. Parmi ses nombreux projets, on peut citer Apátrida por voluntad propia (2015-2016), sur la procédure vaine de devenir apatride, Ayuda Humanitaria (2008-2013) où un jury de prostitués élit le citoyen cubain qui pourra se marier à l’artiste et obtenir le précieux sésame de la nationalité espagnole, ou encore La Feria de las Flores (2015-2016), où des mineures exploitées par le tourisme sexuel local deviennent les guides du musée Botero de Medellín en Colombie. Ses travaux ont été présentés dans de nombreuses expositions à travers le monde.
Le tournant documentaire a bouleversé et déplacé durablement à la fois les manières de faire la recherche et les pratiques artistiques, leurs modes de représentation et de diffusion. Gestes et interventions contemporaines, les formes d’exercice artistique d’une pratique idiosyncrasique de la recherche mobilisent une multitude de ressources hétérogènes, à travers une grande inventivité méthodologique et modèlent de nouveaux objets de connaissance. En revenant sur le dispositif de programmation de l’Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky, il sera question d’interroger précisément les modes de formation de ces situations de créativité nouvelle où se fabriquent les moments d’expérimentation, d’essai, d’erreur, d’innovation, leurs processus et leurs outils de documentation, à l’aune de ce que l’on appelle dans toute pratique d’écriture et d’enquête, "la source".
Responsable du pôle Recherche à la Bibliothèque Kandinsky, au Centre Pompidou, Mica Gherghescu est docteure en histoire de l’art de l’EHESS, avec un travail sur les langages inventés, les écritures expérimentales, la poésie sonore, concrète et visuelle. Elle a été commissaire associée au Nouveau Festival en 2013, pour la section « Langages imaginaires » et a réalisé plusieurs expositions documentaires autour d’Aimé Césaire, la poésie sonore et visuelle et Ghérasim Luca. Elle porte le projet « Actions d’un fanatique. Code, script, performance dans l’œuvre de Maurice Lemaître », dans le cadre de l’Ecole Universitaire de Recherche ArTeC. Depuis 2014, coordonne l’Université d’été de la Bibliothèque Kandinsky autour des sources primaires mises au profit de la recherche en histoire de l’art et la création artistique.
Depuis une dizaine d’années, Nicolas Nova rassemble un bestiaire de créatures hybrides, au croisement du monde animal et du règne technologique. Muni d’un bagage de biologiste et d’une expérience d’ethnologue, il observe nos rituels numériques comme d’autres scrutaient les cérémonies tribales aux îles Trobriand. Le chercheur se livre à une conférence foraine où les monstres de l’Anthropocène poussent entre nature et culture, mêlant l’amanite, le tamagotchi, la puce d’ordinateur et la chauve-souris