Toutes les deux semaines, les lundis de 16 à 18h, une émission réalisée en direct par le groupe de recherche "espaces sonores" de la HEAR Strasbourg.
RADIO HEAR #5
RADIO HEAR #4
RADIO HEAR #3 - 22 NOV 2021
RADIO HEAR #1 - 25 OCT 2021
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Le groupe de recherche Espaces Sonores à la Haute École des Arts du Rhin se situe au cœur des questions de transversalité que pose l’union des arts plastiques, du son et de la musique. Un tel rapprochement et la possibilité de dialogue et de recherches combinées sont rares, et la création de la HEAR a permis une porosité nouvelle où la transversalité est une simple conséquence de la vie quotidienne à l’école. Les projets entre arts plastiques et musique, théâtre et danse sont de plus en plus nombreux et ambitieux, et posent souvent des questions de fond sur ce que signifie créer, interpréter, juxtaposer et mélanger. L’un des points sensibles historique de cette alliance entre l’enseignement du conservatoire et de l’école d’art porte sur la question du sonet de la musique. Le domaine de l’Art a plutôt cherché historiquement à libérer le son des confins du contexte musicalen l’objectivant phénoménalement et en le travaillant comme un matériau plastique, et le monde de la musique expérimentale a tendu à incorporer et intégrer un son dans un assujettissement à un propos dit musical. Nous nous proposons de plonger au cœur de ce débat dialectique et historique à travers la question de la composition,en partantd’un terme choisi qui nous semble digne d’intérêt : composer. La première composition ici est déjà ce rapprochement art/musique (art/espace/son/musique/poésie) car « composer »signifie bien de «mettre ensemble» et de réunir des éléments.
Où commence le son phénoménologiquement et physiquement parlant, et où commence la musique ? Les avant-gardes ont permis de considérer l’écoute et l’attention du compositeur se posant sur son objet choisi comme acte de composition. Des décennies de développements conceptuels et formels dans l’art et la musique ont permis d’appréhender la question du réel de manière répétée, parfois de manière confuse philosophiquement parlant mais souvent passionnante. Toute la subtilité de l’objectivité extérieure à soi se pose inlassablement : existe-t-il une réalité sonore véritablement séparée de soi (physiquement parlant, ce qui vibre semble inséparable de la conscience), réalité indépendante donc, que l’on pourrait appeler son, en dehors de tout acte d’observation et donc de création, de “composition”, d’assemblage par l’acte créatif conscient, le “regardeur qui fait le tableau” dont parlait Duchamp, en parallèle intuitive des découvertes du monde quantique de 1910 ? Débats et colloques de philosophie contemporaine, un siècle après, tentent actuellement d’appréhender et d’approfondir de leur côté cette question du réel à travers le prisme du “réalisme”, spéculatif ou non, et du “corrélationnisme”historique entre conscience et monde, entre sujet et objet, à dénouer (ou à re-lier à nouveau ?). Convient-t-il d’identifier réel et concret ? Et où donc commence l’idée musicale, la composition, dans un débat questionnant la réalité sonore elle-même ?